Sa vie

Sa vie ...

Le Commandant Ali Bezzaa était marié et père de trois enfants. Sa femme, Fatima Ouchettine, il l'avait rencontrée à Meknès où elle préparait son diplôme d'infirmière. Leur histoire d'amour avait commencé de manière prometteuse, mais hélas, leur bonheur fut de courte durée. Douze ans après leur mariage, Fatima se retrouva veuve à seulement 34 ans.

Ce veuvage précoce entraîna des problèmes d'ordre affectif, familial et des difficultés financières. La tragédie de la perte violente de son mari la plongea dans un état de colère et de sentiment d'injustice. Les questions se bousculaient dans sa tête : Que vais-je dire à mes enfants ? Comment leur annoncer la terrible nouvelle de  la mort de leur père sans les traumatiser ? Il fallait à tout prix protéger notre enfance. Bien que leur père fût rarement présent, toujours en mission, cette fois-ci, il ne reviendrait plus jamais. 

Le plus bouleversant et surtout Le plus déchirant fut l'impossibilité  de lui dire adieu. Après des funérailles sans cercueil, lorsque la famille quitta définitivement notre maison, notre mère  nous avait réunit dans notre chambre d'enfant et décida de nous annoncer la mort de notre père.Tout en s’adaptant à l’âge de chacun de nous trois enfants, Choisissant ses mots avec soin afin de nous épargner de la douleur. Il ne fallait surtout pas nous décrire la violence que notre père avait subie en quittant la vie, ni prononcer l'expression "mort au combat".

J'ai toujours conservé un souvenir amer de  cette douloureuse conversation. "Mes enfants, votre papa est mort, il ne reviendra plus jamais." En ce qui me concerne, j'avais compris que quelque chose de grave était arrivé à mon père, elle avait les yeux noyés  de larmes... Sans pour autant comprendre ce que signifiait réellement  la mort, je croyais que c'était temporaire et que papa reviendrait un jour. J'étais après tout un enfant, insouciante et profondément plongée dans mes pensées enfantines. J'attendais son retour presque toute mon enfance. Plus les années s'écoulent , plus je réalisais ce que signifiait la mort.

Je me rendais compte que notre vie désormais n'était plus la même, que nous n'avions plus de père, que nous étions des orphelins. Je pris conscience que je ne reverrais plus celui dont j'attendais impatiemment le retour, que désormais je ne le reverrais plus que sur des photos. Le jour du départ de mon père, le jour de l'au revoir qui se transforma en un adieu définitif des semaines plus tard, c'était un après-midi bien ensoleillé. Je me tenais devant la porte d'entrée de notre maison donnant directement sur la rue. Je désirais jeter un dernier regard sur mon père. Je l'aperçus vêtu de son uniforme militaire et assis près de son conducteur dans la voiture de service.

L'image du feu rouge qui passe au vert... cette dernière image de mon père est restée gravée dans ma mémoire jusqu'à présent. Je revins en courant à la maison, envahie par un mauvais pressentiment que cette fois-ci, je ne reverrais plus jamais mon père. Je hurlais et pleurais en sanglots. Ma mère tentait de me convaincre du contraire, mais au fond d'elle, elle était consciente que le risque existait.

Désormais, il partait en guerre... et malheureusement, mon sombre pressentiment de petite fille s'avéra vrai... il ne reviendrait plus jamais J'avais pressenti la mort de mon père quelques semaines avant l'annonce de son décès. Peu de temps après le décès de mon père, nous avons déménagé, laissant derrière nous tous ces beaux souvenirs, ces moments de joie et de bonheur vécus avec lui. Maman souffrait énormément. La douleur était insurmontable, le vide causé par la perte de son mari était immense et profond. le chagrin et la peine étaient trop vives, et sa vie de femme jeune et  heureuse s'effondra du jour au lendemain. Jamais je ne me souviens l'avoir vue verser des larmes devant nous, mais la nuit, abattue par la souffrance elle laissait ses émotions sortir. Je l'entendais pleurer et  sangloter de désespoir seule dans sa chambre. 

Le jour du déménagement, je ressentais à la fois de la joie à l'idée de découvrir notre nouveau domicile, une ancienne villa dans le quartier de l'Agdal à Rabat, qui à l'époque était un quartier résidentiel, et un fort sentiment de culpabilité. J'avais l'impression d'abandonner mon père. Et s'il revenait et ne trouvait personne ? Je ne pourrais même pas avoir la poupée qu'il m'avait promise pour mon anniversaire. J'en voulais à la terre entière. J'étais incapable de croire qu'il était parti pour toujours. Après tout, j'étais encore un enfant.

Le rêve prémonitoire de ma mère

La veille de l'annonce du décès de mon père, ma mère fit un rêve étrange et poignant. Elle vit une théière accompagnée de quatre verres. Alors qu'elle versait le thé dans le troisième verre, la théière s'envola soudainement. Ce rêve particulier et marquant lui envoya des signes avant-coureurs de ce qui allait se produire. La théière représentait la figure paternelle, le chef de la famille, tandis que les quatre verres symbolisaient nous trois, les enfants, et maman. Quant à l'envol de la théière, il signifiait que la mort allait l'emporter.

Il existe un proverbe marocain qui dit : "Le premier verre est doux comme la vie, le deuxième est fort comme l'amour, le troisième est amer comme la mort." 

"Le Départ de Mon Père: Une Enfance Brisée"

À chaque départ de mon père pour la guerre, un nouvel épisode d'angoisse et de crainte commençait pour ma mère. Contrairement à nous, elle était consciente du risque de la mort possible. Le jour du drame, je garde des souvenirs flous... Je me souviens que notre conducteur est venu nous chercher à l'école et nous rentrions pour le déjeuner. Ce qui devait être un déjeuner comme les autres s'est transformé en un cauchemar.

Une fois arrivés devant chez nous, j'ai vu notre cuisinier Lahcen sortir, furieux. Il a ordonné à notre conducteur de nous éloigner, disant qu'il serait préférable que nous allions déjeuner chez une amie de maman. J'ai trouvé cela bien étrange... Instinctivement, j'ai décidé de m'évader, curieuse de découvrir ce qui se déroulait chez nous. Devant la maison, la certitude s'est installée : il s'était passé quelque chose de très grave.

J'ai assisté à un spectacle terrifiant que maman voulait nous épargner. Il y avait plein de gens de la famille, des militaires, tout le monde hurlait et pleurait à chaudes larmes. Personne ne s'est rendu compte de ma présence. Face à ces images traumatisantes, je suis restée sidérée,  j'étais sous le choc. Aussitôt une  peur panique s'empara  de moi , Je cherchais maman parmi tout ce monde, en vain. Finalement, je l'ai trouvée dans la chambre parentale, assise par terre, effondrée, abattue. Un médecin à ses côtés tentait de la calmer avec une transfusion. Cette image de ma mère, représentant l'intensité de sa douleur, m'a longtemps hantée dans mes rêves.

C'était un moment très douloureux. Je me sentais submergée par une profonde tristesse. Ce jour-là, mon monde de petite fille gaie et insouciante s'est écroulé. J'ignorais qu'il s'agissait des obsèques de mon père. Envahie par le chagrin et désemparée, j'ai trouvé refuge dans un coin de la cuisine, pleurant à mon tour. Une tante maternelle s'est précipitée vers moi, les lèvres tremblantes et les larmes montant. Elle a essayé de me rassurer, me disant de ne pas m'inquiéter, que maman était juste malade et qu'elle irait mieux.

Pourtant, mon intuition et une partie de moi refusaient de croire qu'il s'agissait seulement de l'état de santé de ma mère. Au fond de moi, j'étais persuadée qu'on me cachait la vérité, que nous étions désormais une famille bouleversée à jamais, que je venais de perdre mon père si jeune, et que plus jamais je ne pourrais dire "Papa" et partager ces moments de bonheur et de joie  partis à jamais...

 Une petite fille endeuillée...

D'après mes souvenirs  ma première crise de larmes  a eu lieu à-peu-près  3 mois après le décès de mon père. Ce jour là j'avais accompagné  ma mère à L'avenue Mohamed V de  Rabat , elle devait se rendre à une agence afin de  payer la facture d'électricité  , à la vue d'une petite fille avec son père, je fus soudainement prise d'un sentiment de chagrin ,d'une douleur atroce , cela a déclenché une  nostalgie de mon père ,une sensation d'injustice...envahie par la jalousie , la colère et un fort sentiment d'abandon  ... j'ai   alors fait une crise de larmes en public me jettant par terre en   suppliant ma mère  de m'emmener à la BLS "caserne" rendre visite à  mon père dans son bureau ."la maison où nous habitions avec mon père se situait dans un quartier militaire en face de la BLS ", J'avais l'habitude d'y aller  les soldats me gâtaient en m'offrant des sucreries et des bonbons   ...débordée par l'émotion ne sachant comment me réconforter elle s'est littéralement effondrée   ...voyant maman vêtue de  blanc" le port du blanc est une tradition au Maroc en période de viduité   "...tout le monde  a été ému et tentait de nous calmer .. ce fut un veritable effondrement psychique  ..en quittant l'agence d'électricité , ma mère se dirigea aussitôt  vers la medina  à la place de bab el had où  se trouvait  un magasin de jouets et m'a offert une jolie poupée ..je me souviens l'avoir tenue ayant été  heureuse... pris de pitié le proprietaire du magasin qui connaissait mon defund père avait refusé l'argent... on dirait que C'était mon  père qui me l'avait envoyéee du ciel  une poupée"consolatrice " ... Avec du recul je pense avoir  une explication à mon comportement , L'image de cette fillette avec son père avait fait ressugir la blessure de la perte , j'ai été mise face a mon statut d'orpheline ,face à cette insoutenable   réalité celle  d'une vérité refoulée  par mon inconscient ..... 

Un Héritage de Mémoire et de Fierté

Le portrait de mon défunt père en uniforme, accroché au-dessus de la cheminée, est devenu, au fil du temps, notre lieu de recueillement. Témoignage d'une carrière éblouissante, ce portrait nous rassemblait à chaque date d'anniversaire, pour apaiser la douleur de son absence ou tout simplement raviver son souvenir. Symboliquement, cela nous a permis de surmonter le traumatisme lié à  l'absence de sa tombe et de cette perte tragique.

Par souci de protection, notre mère évitait d'évoquer la brutalité de sa mort et les circonstances douloureuses qui l'ont accompagnée. Elle parlait de lui comme s'il était toujours en vie : un héros de guerre, un martyr. 

Il est mort sur le champ de bataille, s'est sacrifié pour sa patrie, accomplissant avec succès sa mission. Avec une petite pointe de larmes brillante au coin des yeux , elle tentait de nous réconforter ...en nous disant que ce qui perdure  c'est l'âme et que notre père veillait  sur nous ,on  était ses enfants ,sa fierté...elle fera de son  mieux pour qu'on  s'épanouisse  comme notre défunt  père aurait tant souhaité ... Néanmoins, le prix psychique de sa mort a bouleversé notre enfance et détruit la santé de notre mère, qui est devenue cardiaque et a dû subir une opération à cœur ouvert. cela nous a infligé une  souffrance supplémentaire ....Hélas  Ce choc émotionnel lui a malheureusement coûté la vie.

Pour ma part, en tant qu'orpheline , j'éprouvais un ensemble de sentiments contradictoires : un très fort sentiment d'injustice , de  révolte et de  colère envers cet acharnement de destin cruel ,mais aussi admiration pour mon père et une immense fierté d'être la fille d'un martyr. Petit à petit, j'ai appris à vivre avec cette douleur qui ne s'effacera jamais. J'ai réalisé que la peine et la colère engendrée par la disparition ainsi que  le chagrin que J'éprouvais suite au décès  était légitime et sain  .Cette guerre atroce avait tué mon père ...  brisé   notre cocon familial ,détruit notre enfance ... on vivra désormais  cette perte et ce manque paternel toute notre vie....Au fil du temps une nouvelle relation s'est établie avec notre père ...une relation où  son souvenir est Profondément  enfoui dans nos coeurs et nos âmes ....en acceptant  la dure réalité  que notre père est physiquement parti et que cette réalité est désormais  permanente ...C'était  certes  trop tôt  pour nous en tant qu'enfants  et probablement pour lui un jeune homme de 38 ans Hélas  tel était  notre destin .Cette douleureuse épreuve concernant   Le fait que je sois confrontée à la mort à un si jeune âge, Cela m'a permis d'être plus forte... J'ai découvert le sens de la vie et  J'ai compris qu'on est rien sur terre, en une seconde tout peut s'écrouler et que la vie  n'est qu'un passage.

Ce portrait de mon père, plus qu'une simple image, est devenu le symbole de notre résilience et de notre force face à l'adversité.

حياته

القائد علي بالزاع متزوج وأب لثلاثة أطفال. التقى بزوجته فاطمة أوشتين في مكناس حيث كانت تحضر شهادة التمريض. بدأت قصة حبهما بشكل واعد، ولكن للأسف، لم تدم سعادتهما طويلاً. بعد اثنا

...عشر عامًا من زواجهما، وجدت فاطمة نفسها أرملة وعمرها 34 عامًا فقط

أدى هذا الترمل المبكر إلى مشاكل عاطفية وعائلية وصعوبات مالية. لقد أدخلتها مأساة فقدان زوجها العنيف في حالة من الغضب والشعور بالظلم. دارت الأسئلة في رأسها: ماذا سأقول لأطفالي؟ كيف 

أخبرهم  بوفاة والدهم دون أن يصابوا بالصدمة؟ كان عليها أن تحمي طفولتنا بأي ثمن. نادرًا ما كان والدنا حاضرًا، وكان دائمًا في مهمة، لكنه هذه المرة لن يعود أبدًا.

الشيءالمئلم هو عدم القدرة على وداعه. بعد جنازة بدون نعش، وعندما غادرت العائلة منزلنا نهائيًا، قررت والدتنا أن تخبرنا بوفاة والدنا.دون أن تصف العنف الذي تعرض له والدنا عندما فارق الحياة، وأيضا  دون أن تنطق عبارة "مات في القتال".

وما زلت أتذكر هذه المحادثة المؤلمة. "يا أطفالي، لقد مات والدكم ولن يعود مرة أخرى." فيما يخصني فقد فهمت أن مكروهاً قد حدث لأبي، لأن عيناها امتلأت بالدموع. دون أن أفهم  معنى الموت، اعتقدت 

أنه مؤقت وأن أبي سيعود يومًا ما. لقد كنت في النهاية طفلة، خالية من الهموم. انتظرت عودته معظم طفولتي. ومع مرور السنين، أدركت معنى الموت أدركت أن حياتنا لم تعد كما كانت، ولم يعد لدينا أب، وأننا أصبحنا أيتام. أدركت أنني لن أرى بعد الآن هذا الأب الذي كنت أنتظر عودته بفارغ الصبر، وأنني من الآن فصاعدا لن أراه مرة أخرى إلا في الصور. اليوم الذي غادر فيه والدي، يوم الوداع الذي تحول إلى وداع أخير بعد أسابيع، كان ضهيرة يوم مشمس. وقفت عند الباب الأمامي لمنزلنا المواجه للشارع مباشرة. أردت أن ألقي نظرة أخيرة على والدي. رأيته يرتدي زيه العسكري ويجلس بجانب سائقه في سيارة الشركة.

صورة الضوء الأحمر يتحول إلى اللون الأخضر.. هذه الصورة الأخيرة لأبي ظلت محفورة في ذاكرتي حتى الآن. ركضت عائدة إلى المنزل، وقد تغلب علي شعور سيء بأنني لن أرى والدي مرة أخرى كنت أصرخ و أبكي. حاولت والدتي إقناعي بخلاف ذلك، لكنها كانت تدرك في أعماقها أن الخطر قائما فهو ذاهب إلى الحرب... ولسوء الحظ، تبين أن إحساسي الرهيب كان صحيحًا...توقعت موت والدي قبل أسابيع قليلة من إعلان وفاته. بعد فترة وجيزة من وفاة والدي، انتقلنا، تاركين وراءنا كل تلك الذكريات الجميلة ولحظات الفرح والسعادة مع والدنا. كانت أمي تعاني من ألم شديد. كان لايمكنها التغلب على الألم و الفراغ الناجم عن فقدان زوجها. لقد انهارت حياتها كامرأة سعيدة بين عشية وضحاها. لا أتذكر أبدًا رؤيتها وهي تذرف الدموع أمامنا ، لكن في الليل دوما كنت أسمعها تبكي بحرقة  في غرفتها كنت أسمع صوت شهقاتها...كانت حزبنة تبكي فقدان زوجها و من أجلنا ... كنت أشعر بالخوف عليها و أتألم من أجلها .

في يوم رحيلنا، شعرت بالفرحة بفكرة اكتشاف منزلنا الجديد، وهو فيلا قديمة بحي أكدال بالرباط، والذي كان في ذلك الوقت منطقة سكنية،وشعور قوي بالذنب. شعرت وكأنني أتخلى عن والدي. وماذا لو عاد ولم يجد أحداً؟ لن أتمكن حتى من الحصول على الدمية التي وعدني بها في عيد ميلادي. كنت حزينة جدا. لم أستطع أن أصدق أنه رحل إلى الأبد. بعد كل شيء، كنت لا أزال طفلة . 

حلم والدتى

أيام قليلة قبل إعلان وفاة والدي، رأت والدتي حلمًا غريبًا ومؤثرًا. رأت إبريقًا من الشاي مع أربعة أكواب. وبينما كانت تصب الشاي في الكوب الثالث، طار إبريق الشاي فجأة. أرسل لها هذا الحلم المذهل إشارات تحذيرية لما سيأتي. يمثل إبريق الشاي شخصية الأب، رب الأسرة، بينما ترمز الكؤوس الأربعة إلينا نحن الثلاثة، الأطفال والأم. أما  طيران إبريق الشاي فمعنى ذلك أن الموت سيأخذه

بعيداً. و بالفعل هناك مثل مغربي يقول: "الشراب الأول حلو كالحياة، والثاني قوي كالحب، والثالث مر كالموت". 

"رحيل والدي: طفولة محطمة"

في كل مرة كان فيها والدي يغادر للحرب تبدأ رحلة جديدة من القلق والخوف بالنسبة لأمي. وعلى عكسنا، كانت تدرك خطر الموت المحتمل. يوم المأساة، لدي ذكريات غامضة... أتذكر أن سائقنا جاء لاصطحابنا من المدرسة وكنا نعود إلى المنزل لتناول طعام الغداء. ما كان من المفترض أن يكون غداء مثل العادة تحول إلى كابوس.

عندما وصلنا أمام منزلنا، رأيت طباخنا لحسن يخرج غاضبًا. أمر سائقنا بنقلنا بعيدًا،

قائلًا إنه سيكون من الأفضل أن نذهب إلى منزل أحد صديقات أمي لتناول طعام الغداء. لقد وجدت هذا الأمر غريبًا جدًا... قررت الهروب لمعرفة ما يحدث في المنزل. أمام المنزل ساد اليقين بحدوت شيء خطير للغاية.

لقد شاهدت مشهدًا مرعبًا كان هناك الكثير من أفراد الأسرة والجنود، وكان الجميع يصرخون ويذرفون الدموع. ولم يلاحظ أحد وجودي. أمام هذه الصور المؤلمة شعرت بالصدمة. بحثت عن أمي بين كل هؤلاء الناس، عبثا. أخيرًا، وجدتها في غرفة النوم الرئيسية، جالسة على الأرض، منهارة، ومكتئبة. حاول طبيب بجانبها تهدئتها. صورة أمي هذه، التي تمثل شدة ألمها، طاردتني لفترة طويلة في أحلامي. 

لقد كانت لحظة مؤلمة للغاية. شعرت بالحزن العميق... في ذلك اليوم، انهار عالمي كفتاة صغيرة سعيدة وخالية من الهموم. لم أكن أعلم أنها كانت جنازة والدي. لقد غمرني الحزن والذهول، ووجدت ملجأً في زاوية بالمطبخ ، وبدأت بدوري أبكي. هرعت إليّ خالة ترتجف شفتاها وتسيل دموعها. حاولت طمأنتي قائلة لي ألا أقلق، لأن أمي كانت مريضة وأنها ستتحسن.

ومع ذلك، رفض حدسي وجزء مني تصديق أن الأمر يتعلق بصحة والدتي فقط. في أعماقي، كنت مقتنعة بأن الحقيقة كانت مخفية عني أنني فقدت أبي في سن مبكرة، وأنني لن أتمكن أبدًا من قول "أبي" مرة أخرى...اللحظات المليئة بالفرح و  السعادة ذهبت للأبد.. 

فتاة صغيرة حزينة...

على ما أذكر، أول نوبة بكاء تعرضت لها كانت بعد وفاة والدي بحوالي 3 أشهر. يومها رافقت والدتي إلى شارع محمد الخامس بالرباط، اضطرت للذهاب إلى إحدى الوكالات لدفع فاتورة الكهرباء، عندما رأيت طفلة صغيرة مع والدها، انتابني فجأة شعور بالحزن والألم المبرح. ، أثارت حنيناً لأبي، شعوراً بالظلم... اجتاحتني الغيرة والغضب وشعور قوي بالخذلان... ثم انتابتني نوبة بكاء أمام الملأ، فطرحتني على الأرض متوسلةً أمي أن تأخذني إلى "ثكنة" BLS لزيارة والدي في مكتبه" المنزل اللذي كنا نسكنه مع والدنا كان بجوار الثكنة BLS في حي عسكري " كنت أذهب إلى هناك وكان الجنود يدللونني بتقديم الحلويات لي... 

طغت عليها العاطفة لم تفلح في تهدئتي لقد انهارت حرفيًا...عند رؤية أمي ترتدي ملابس بيضاء كان واضحا للجميع أنها أرملة و أنا يتيمة..."من العادات في المغرب أن ترتدي الأرامل ملابس بيضاء خلال فترة العدة ويسمى بحق الله ."... تأثر الجميع وحاولوا تهدئتنا.. كان انهيارًا نفسيًا حقيقيًا.. خرجت والدتي من وكالة الكهرباء، وتوجهت على الفور نحو المدينة إلى ساحة باب الحد حيث كان يوجد محل ألعاب و أشترت لي دمية جميلة.. أتذكر أنني كنت أحملها وأنا سعيدة.. أشفق علينا  صاحب المتجر اللذي كان يعرف أبي و تأثر بخبر وفاته فرفض أن تدفع أمي ثمن الدمية ....  

كان يبدو لي كما أن والدي هو الذي أرسل لي "دمية من السماء"... مع مرورالوقت أعتقد أن لدي تفسيرًا لسلوكي، صورة هذه الفتاة الصغيرة مع والدها أعادت جرح الفقدان، واجهت وضعي كوني يتيمة، هذا الواقع الأليم الذي لا يطاق" ، حقيقة مرة و قاسية مكبوتة من قبل اللاوعي .....

تراث من الذاكرة والفخر 

أصبحت صورة والدي الراحل بالزي العسكري، المعلقة فوق المدفأة فيغرفة المعيشة مع مرور الوقت، مكانًا للتأمل. شهادة على مسيرة مهنية مبهرة، تجمعنا هذه الصورة في كل ذكرى سنوية، لتخفف آلام غيابه أو ببساطة لإحياء ذاكرته. ومن الناحية الرمزية، سمح لنا ذلك بالتغلب على صدمة غياب قبره وهذه الخسارة المأساوية.

كانت أمي تتحدت عنه كما لوكان لا يزال على قيد الحياة: بطل حرب، شهيد. مات في ساحة المعركة، وضحى بنفسه من أجل وطنه، واستكمل مهمته بنجاح. مع القليل من الدموع التي تتلألأ في زاوية عينيها، حاولت أن تريحنا... بإخبارنا أن ما يدوم هو الروح وستضل روحه ترافقنا مدى الحياة فنحن أبناؤه وكبرياؤه.. .هي ستبذل قصارى جهدها حتى نزدهر كما أراد والدنا الراحل... ومع ذلك، فإن الثمن النفسي لوفاته أفسد طفولتنا ودمر صحة والدتنا، التي أصيبت بمرض في القلب واضطرت إلى إجراء عملية قلب مفتوح . هذه الصدمة العاطفية كلفتها للأسف حياتها أيضا. 

من جهتي، شعرت بمجموعة من المشاعر المتناقضة: الغضب والظلم، ولكن أيضًا الإعجاب بوالدي والفخر الكبير بكوني ابنة شهيد. وشيئًا فشيئًا، تعلمت أن أتعايش مع هذا الألم الذي لن يختفي أبدًا. أدركت أن الألم والغضب كذلك الحزن الذي شعرت به كان أمرًا مشروعًا. لقد قتلت هذه الحرب الفظيعة والدي، وكسرت شرنقة

عائلتنا، ودمرت طفولتنا... سنعاني من هذا النقص الأبوي مدى الحياة. مواجهة الموت في هذه السن المبكرة جعلتني أقوى. لقد اكتشفت معنى الحياة وفهمت أن الحياة  دار ممر لا دار مقر.

لقد أصبحت صورة والدي هذه، أكثر من مجرد صورة، رمزًا لصمودنا وقوتنا في مواجهة الشدائد.